mercredi 28 octobre 2009

For no mere mortal can resist the evil of the Thriller

Halloween. Même si le concept market est un peu tombé à l'eau en France, ça évoque quand même 2-3 trucs à chacun...
La citrouille déjà, qui, le 31 octobre, sert de photophore et pas seulement d'ingrédient essentiel à la soupe de potiron. Il y a aussi le "trick or treat", ces petits enfants infernaux qui viennent, en gloussant, sonner à votre porte tout au long de la journée, quêtant des bonbons, et que vous renvoyez dans leur chambre à grands coups de pieds dans le c..
C'est aussi Chucky, la poupée de sang, nettement moins chaleureuse qu'une poupée Corolle, certes, mais quand même un peu plus funky.

Bon, mais c'est surtout la célébration ultime par le déguisement, le moment où chacun révèle son moi refoulé au travers d'un personnage incarné le temps d'une soirée.
Être diabolique, angélique, animal ou végétal, si votre choix est encore incertain, vite, les heures passent, et que celui qui atteindra le 31 octobre non déguisé trépasse.
Non déguisé? Jamais! Remettez-vous en à Prems de Classe.

D'abord, le make up. Pour célébrer les morts, maquillage qui tue.
Steven Klein pour Vogue France octobre 09/Daniel Jackson pour Dazed&Confused
La bonne idée: le teint plâtre, idéal pour qui aurait un parent dans le bâtiment.

Alexander Mc Queen automne hiver 09-10
Également: la bouche ensanglantée, esprit "je viens de bouffer mon pti frère". Utiliser l'intégralité du baton de rouge.

Solve SUndsbo pour Muse/Alexander Mc Queen printemps été 2010/Steven Klein pour Vogue France octobre 09
La coiffure: mes cornes, ma fierté. Maléfique is magnifique (cf Belle au Bois Dormant).

L'access mortel: on oublie les balais de sorcière, les pics de diable. En 2009, on mise tout sur la tatane.
Mc Queen automne hiver 09-10 et printemps été 10
Leur force? L'effet coup double: fait peur aux hommes (qui les trouvent ignobles et castratrices) et aux filles (qui doivent marcher avec).

Puis on passe au coeur du sujet et on s'attaque au look.

On commence facile, niveau 1: tout dans le détail.
Wildfox
les dents de vampire...

Matt Irwin pour Dazed&Confused
...le costume slutty (anglais pour "un peu salope") sexy...

Wildfox
...2/3 coups de crayon sur la figure...

Daisy Lowe, Alice Dellal et Pixie Geldof Matt Irwin pour Dazed&Confused
et l'attitude de bitchasse qui va avec, élément essentiel de la célebration d'Halloween aux US.

Allez, ptite joueuse là, on monte d'un cran dans l'angoisse.

Niveau 2: la dame blanche.
Vous l'avez déjà vu, mais si, vous savez, c'est elle qui fait du stop en bordure de cimetière. A mi-chemin entre feu follet mystique et Casper le fantôme. Il paraîtrait aussi qu'elle mange les petits enfants pas sages.
Tom Munro pour Vogue Russie

Natasha Poly vue par Riccardo Tisci pour Muse

Bon, apparemment, c'est surtout Givenchy Couture qui a compris l'essence de la dame blanche puisque tout le monde fait appel aux créations de Riccardo (Tisci. Comment ça, tu sais pas qui c'est?...Wow, tu suis??) pour l'incarner. Air de folle possédée par le malin indispensable.

Heu, appelez l'exorciste svp. J'ai peur. Dans 5 min, elle déglutit sa bave et fait tourner sa tête à 360º...

L'option vite fait, c'est Mc Queen qui la proposait sur son défilé hiver 06-07 : 2 branches sur la tête et une visite au grenier suffiront.

Niveau 3: la veuve noire, la sorcière des ténèbres. C'est le moyen d'exprimer le dark side qui sommeille en vous le reste de l'année.
Attention, contrairement au 364 autres jours du calendrier, on ne donne pas dans le noir sobre type je-fais-partie-du-staff-de-Vogue. Là, on pense dramatique, on pense majestuosité théâtrale et nos idoles sont Morticia Addams ou Diane Pernet (ci dessus).
La veuve noire s'habille justement en noir car c'est la seule couleur sur laquelle le sang ne se voit pas...Mouhahahahahahahaha....
Terry Richardson pour Purple
Elle a des pouvoirs incroyables, comme celui de faire voler sa robe pour nous montrer sa culotte.

Tim Walker pour Vogue Italie

Selden pour Dazed&Confused
Elle est sans pitié. S'il le faut, elle est prête à tuer des petits oiseaux pour se parer de leurs plumes et se muer en corbeau.

Junya Watanabe automne hiver 09-10
Si vous êtes aux sports d'hiver pour Halloween, Junya Watanabe a pensé à tout. Pratique pour descendre les pistes, noires, cela va de soi.

Wildfox
Dans la panique, si vous n'avez pas d'idée, on chipe le chemin de table de sa grand mère et on se le met sur la tête, telle une mantille catholique. L'intégrisme religieux, de nos jours, ça fait très peur.

Bon, et si on veut taper dans le très haut niveau, direction l'imagination de l'incroyable Tim Burton qui signe la réalisation de cette série du Harper's Bazaar, shootée par Tim Walker.
Le problème, c'est de voir cette série quand on est sur le point de se rendre à notre soirée Halloween déguisée en Lapin Crétin. C'est le moment où on pleure, on déchire son costume parce qu'en fait, c'était pourri comme idée et on décide de ne plus y aller, à cette soirée.

En résumé, Halloween version "j'ai touché un héritage": on prend Alexander Mc Queen aux costumes et Tim Burton aux décors,
et version "papa est au chômage", on utilise les nippes de la maison et du coulis de fruit rouge pour les effets spéciaux.

Pour finir...le top 3 de la rédaction.

En 3:

Alexey Yurenev et Stephanie McNiel pour l’Officiel Maroc

venir habillée sobrement mais entourée de sa bande de disciples esprit "grande faucheuse"...brrrr

En 2:
Selden pour Dazed&Confused
c'est le déguisement chouchou de la rédac chef, mais le taux de faisabilité est proche de 0 étant donné la difficulté de réalisation. Il s'agit finalement de réussir à faire flotter sa tête......Ouais, compliqué. Et pourtant, effet de terreur garanti. Peut provoquer des arrêts cardiaques.

En 1:
ah oui, là, on pourrait difficilement avoir plus peur qu'en voyant Marc Jacobs grimé en trav' par Nars. Les contes de la crypte, c'est Winnie l'Ourson à côté.

Allez, Happy Halloweeeeeeeeeeeeeeeeeeen!

mardi 27 octobre 2009

Acceptable in the 80's

Vogue+Daria Werbowy+Terry Richardson...et pourtant.

Vogue 80's? Non, non, dernière édition du Vogue Russie. Ces Moscovites, vraiment pas premiers sur la modernité.

lundi 19 octobre 2009

The young and the restless

Ça, pour être jeunes et agitées (traduction littérale de "the young and the restless"ndlr), ces minettes ne sont pas en reste!

Agitées de mode et dévergondées du clavier, voici les baby bloggueuses.

On connaissait la génération Hannah Montana en culottes (très) courtes et voici que le Teenage Power a, comme dans le vrai monde des adultes, donné naissance à son microcosme de branchitude. En place et lieu de clubs undergrounds, le phénomène s'est développé sur la toile via les blogs de ces rédactrices pré-pubères qui nous parlent de mode comme on parlait d'images Panini et délaissent les boums des copines pour les soirées Fashion Week. Le petit monde de la mode les trouve génialissime et les a intronisées en icônes subversives, à mi chemin entre it girls et bêtes de foire.

Alors la vraie question c'est: cool or not cool?

Dans le clan des "cool" on trouve les soeurs Rodarte, Marc Jacobs, Elizabeth Spiridakis du NY Times, Alexander Wang...Bref, que des gens cools eux aussi.

Dans le clan des "not cool" on trouve moi.

Pourquoi tant de rage envers les underage? Morceaux choisis:

Jane Aldridge, 17 ans, nous parle de son fabuleux dressing et de son amour inconditionnel des chaussures sur Sea of Shoes.

Alors qu'on hésitait entre Jacadi et Cyrillus, Jane est, depuis sa plus tendre enfance, addict aux designers japonais Kansai Yamamoto, Junya Watanabe, and Yohji Yamamoto et aux influences 80's. On donne donc dans le dark et edgy ascendant David Bowie époque Ziggy Stardust.

Kansai Yamamoto

Interviewée pour un site internet, à la question "avec quelle personne, vivante ou morte, aimeriez vous diner?", elle répond d'une spontanéité confondante "Plato, duh!", en français "Ben Platon, évidemment (sous entendu "espèce de nouille, qui n'aimerait pas diner avec Platon?"...)". D'accord. Donc tu es américaine, tu as 17 ans et tu préfères rencontrer Platon que, je ne sais pas moi, Justin Timberlake?

Déjà qu'à mon âge je ne suis pas très sûre d'avoir compris qui était Platon (un grec en toge qui pensait beaucoup, célèbre pour son invention de la feta et cousin éloigné de Nikos Aliagas?)...

Alors loin de moi l'idée de jeter la pierre à une ado ayant des horizons un peu plus lointains que MTV (même si MTV, c'est très bien), mais bon quand même quoi, parler de Platon à 17 ans comme d'un cool dude. Trop de maturité tue l'humilité. Bref, angoissant.

La jeune Jane, ou sa mère de 50 ans, parfois, on ne sait plus très bien.

On monte encore un cran au niveau anxiogène et on découvre Tavi Williams, 13 ans, qui chante des raps sur Rei Kawabuko (Rei Kaka quoi?) du fin fond de son Illinois. Point de Barbie qu'on habille ou de pêche aux canards, elle préfère de loin la pêche aux bonnes affaires. En gros, la petite époustoufle tout le monde par son blog Style Rookie, sur lequel elle publie ses vidéos experimentales, ses bidouillages vestimentaires et ses analyses modesques en tout genre, ce qui, entre autres, lui a valu la couverture du dernier POP, bible internationale de la branchitude mondiale. Une fois de plus, le Journal de Mickey is far far away!

Couverture(s) de POP

Dans son "à propos", elle se décrit comme un rat épuisé dans un égout, qui pète et dont sortent les tripes. Charmante petite enfant...

En fait, Tavi, c'est un peu l'étrange histoire de Benjamin Button à elle toute seule: un esprit de 70 ans dans un corps haut comme trois cerises. Enfin, au rythme où vont les choses, son esprit déteint légèrement sur son physique et ce gnome est devenu en quelques mois une petite chose frippée sans âge. Le dressing "tapisserie et papier peint" y est sûrement pour quelque chose.

Mamie Tavi

Elle est loin l'époque des gentils petits enfants. Oh mon Dieu, mais alors, serais-je donc à mon tour devenue une mamie réac à tendance "c'était mieux avant"??

lundi 12 octobre 2009

Hey, just too 90's for me!

Alors que les années 2000 touchent à leur fin (comptons nos rides), comme un air de 90's a soufflé sur la dernière Fashion Week de Paris. Les bandes son furent un revival Dance Machine sans précédent (Ophélie, tu nous manques...) et alors que j'étais en backstage Chanel (moment "je me la pète" parfaitement assumé), je me suis remémoré les images clichées, accumulées depuis l'enfance, de ces situations hautement glamouresques de folie de mode.

En effet, quelle décennie plus représentative de la grandeur et décadence du milieu de la mode que celle des années 90?

Les 90's, c'est un peu la Révolution Industrielle de la mode: les mannequins n'étaient plus porte-manteaux mais super-tops, sortaient avec des magiciens, les créateurs s'appelaient Gianni et périssaient dans des circonstances dignes d'un mélodrame hollywoodien, ou alors Thierry et dessinaient des robes en forme de moto. C'est vraiment là que se trouve la source de tous nos fantasmes de mode.


Ah, les 90's... toute une époque.


L'époque d'une ribambelle de tops au top.

couverture de Vogue, shootées par Peter Lindbergh

total look Versace

by Steven Meisel

L'époque de backstages glam', du teint plâtré, de l'eyeliner outrancier, de la lèvre ourlée et de Carla Bruni sans Sarkozy.
photos Hollister Lowe

L'époque d'un magazine: Elle Top Model, qui m'a fait tout découvrir de la vraie vie des mannequins...

... grâce à des articles d'une naïveté confondante. Il va de soi qu'Eva Herzigova prend tous les matins un bain moussant et se maquille négligemment assise sur le rebord de son lavabo.



L'époque d'une pose: seins nus bras croisés. On l'a toutes faite devant le miroir. Même si à l'époque, on avait pas de seins.

Claudia, Helena

Carla

Karen, Naomi

Claudia again

L'époque où les tops se payaient leur résidence tertiaires grâce aux recettes de leur cassette de gym.

L'époque où la mode était facile: nue, éventuellement parée d'un drap immaculé, une tenue simple pour quotidien sans chichis.
vues par Herb Ritts

Cindy, Elle

L'époque où l'IMC de Kate Moss, alias "la brindille", aurait fait se mettre illico au régime "quart de pomme" les mannequins d'aujourd'hui et où on se parfumait toutes au CK One.
Mark Wahlberg, Kate, encore Kate

La grande époque du naturel: jean, modèle 501 taille haute, crinière sauvage et top moulant pour sexy body.
Nadja et Claudia pour Versace, Cindy pour Pepsi

Christy Turlington

L'époque d'une série: Models Inc. Quand "America's Next Top Model" rencontre "Beverly Hills", ça donne du drame, des coucheries, des problèmes de poids, de drogue, d'alcool. Avec en prime une Linda Gray ressuscitée de Dallas en patronne d'agence impitoyable. Bref, DU RÊVE.

Et aussi l'époque des hommes!!! Les vrais. Pas en slim, pas à vous piquer vos t-shirts, pas bobo-métro-sais-pas-trop sexuel.
Des cheveux, un regard, un col roulé beige. Un mec quoi.
Werner Schreyer

Werner, Greg Hansen

L'époque où la mode a enfin eu son film culte, "Prêt à Porter" de Robert Altman, et son mythique "Nananananananananananana" de "Here comes the Hotstepper" d' Ini Kamoze.


Ahlala, c'était surtout l'époque où George Michael nous faisait encore croire qu'il fantasmait sur des femmes. Mais bon sang, qu'est-ce qu'il le faisait bien!!